Football - A quoi pense Escalettes ? A lui bien sur !



L'intervention de Jean Pierre Escalettes (Président de la Fédération Française de Football) ce mardi sur Europe 1 a provoqué un vivier de réactions dans le monde de la presse et du ballon rond français. L'ex-patron du football amateur, âgé de presque 75 ans et en place depuis 2005 à ce poste a pour la première fois parlé de l'après Domenech alors qu'il s'y refusait jusqu'à présent.

Sur qui parier ?

Laurent Blanc, Alain Boghossian, Didier Deschamps et Jean Tigana, voilà les quatre noms cités par Jean Pierre Escalettes pour succéder à Raymond Domenech juste après la Coupe du Monde 2010.

"Il n'y a pas que Laurent Blanc qui me plaît bien".

Cette phrase très explicite montre bien que "Le Président", de par sa légitimité historique de joueur et ses fabuleux résultats depuis sa prise de fonction à la tête de Bordeaux il y a 3 ans est le chouchou d'Escalettes. C'est le nom qui est sur toutes les lèvres en effet. C'est simple, si Blanc accepte, avec l'aval de Jean-Louis Triaud (Pdt de Bordeaux), nul doute qu'il prendra les rennes des Bleus. Laurent Blanc favori et premier choix donc.

"Venu pour épauler". Peut être pas seulement en ce qui concerne Alain Boghossian. Faisant déjà partie des instances fédérales, connaissant le groupe parfaitement grâce à son travail auprès de Domenech, adoré des joueurs, le champion du Monde 1998 natif comme Fabien Barthez de Lavelanet est la grosse cote de ce début de course à la sélection.

"Un grand entraîneur, qui a prouvé je crois (ce qu'il savait faire) à Monaco, la Juventus et à Marseille". Le "Général" Deschamps a effectivement prouvé son talent sur les terrains et les bancs de touche européens depuis plus de 20 ans. L'hypothèse de le voir débarquer à Clairefontaine est probable surtout si la carte Blanc échoue. C'est qui plus est son graal de carrière d'entraîneur d'occuper ces fonctions. Encore en contrat jusqu'en 2011 avec l'OM, je pense que la Desch devra encore un peu patienter avant d'y accéder cependant.

"On ne refait pas son histoire". On la connaît celle de Jean Tigana : membre éminent du carré magique, technicien expérimenté avec plus ou moins de succès, globe trotter, pressenti pour devenir sélectionneur en 2004 mais devancé par Raymond soutenu par Aimé Jacquet et la DTN à l'époque. Les temps changent...tout comme la chance peut être pour Jeannot Tigana, grande gueule et fervent défenseur du jeu d'attaque.

D'autres noms peuvent s'ajouter à ces derniers mais cela ressemble grandement à une short list qu'a dévoilé là Escalettes. Il nous apprend également que le successeur sera connu avant le début de la Coupe du Monde en Juin...ce qui laisse peu de temps à la Fédé pour réfléchir au type d'entraîneur qu'elle souhaite et pour agir en ce sens.

La politique d'Escalettes

Pourquoi un tel revirement soudain de politique de communication du Président de la plus importante fédération française ?

Parce qu'à l'échec Domenech il est associé, c'est lui qu'il la reconduit de quatre ans en 2006. La plus grosse bêtise que l'on puisse faire dans la reconduite d'un sélectionneur de football au passage. Parce que la déferlante médiatique et l'opinion publique anti-Raymond commençait sérieusement à dévier sur sa personne et sa compétence. Il suffit d'écouter Jean-Michel Larqué et les talks shows ambiants.

Il s'agissait donc pour lui d'agir au plus vite pour se détacher de son sélectionneur actuel. La meilleure méthode dans cette société pour ce faire ? La communication.

Il revient donc sur son erreur de 2006 en admettant que Jacquet a raison en disant que quatre ans de renouvellement de contrat c'était insensé (du jamais vu d'ailleurs). Et puis, le plus remarquable de ce virage à 180 degrés est cette déclaration sur la nomination du futur sélectionneur avec la confidence d'un calendrier de travail et de ces quatre noms.

Quatre noms et pas n'importe lesquels ! Des grands noms du foot français aux palmarès importants, reconnus dans l'univers du foot, par leurs pairs entraîneurs, par les joueurs, par la presse. Quatre personnalités aux caractères bien affirmés également.

Mais le plus essentiel est que ce sont quatre garçons populaires et dans la logique de réunifier le public avec l'Equipe de France, il est nécessaire que le futur élu le soit.

Mandaté jusqu'en 2012 mais mis en difficulté ces derniers mois, Jean-Pierre Escalettes s'est porté sur une stratégie habile, se projeter sur le futur afin de faire oublier les polémiques sur Domenech et la main d'Henry mais également pour réaffirmer son autorité, sauver sa peau en terme d'image et passer une fin d'hiver plus sereine.

On le rassure, tout comme Claude Simonet son prédécesseur amateur de grands restaurants, lui bien que plus frêle ne restera pas dans les mémoires pour avoir été un grand Président, mais celui de Domenech.

Publié parNicolas MIKLUSIAK à 19:02 0 commentaires