Tennis : Federer tombe sur la Muraille Del Potro


1er tour : Juan Monaco (41ème mondial) 6-3, 6-3, 6-1

2ème tour : Jurgen Melzer (38e) 7-6 (6), 6-3, 6-3

3ème tour : Daniel Koellerer (62e) 6-1, 3-6, 6-3, 6-3

4ème tour : Juan Carlos Ferrero (tête de série N°25) 6-3, 6-3, 6-3

Quart de finale : Marin Cilic (17) 4-6, 6-3, 6-2, 6-1

Demi-finale : Rafael Nadal (3) 6-2, 6-2, 6-2

Finale : Roger Federer (1) 3-6, 7-6 (5), 4-6, 7-6 (4), 6-2

Le parcours même de Juan Martin Del Potro à New-York sur les courts de Flushing Meadows symbolise le scénario du combat qui l'a opposé la nuit dernière au Roi Federer en finale : une inévitable et constante montée en puissance de sa part.

C'est aux environs de 2 h 30 du matin dans la nuit de Lundi à Mardi que le géant Argentin de Tandil (1m 98) s'est véritablement révélé aux yeux du monde comme un potentiel futur numéro 1 mondial. D'ailleurs, après cette fantastique victoire, il entre dans le TOP 5 pour en faire sortir Andy Roddick mais il se rapproche également dangereusement de Novak Djokovic. Environ 600 points séparent les deux hommes à l'ATP.

Mais revenons sur le parcours impressionnant du rouleau compresseur albiceleste.

Après trois premiers tours logiquement remportés contre des joueurs moyens, on peut dire qu'il rentre vraiment dans le tournoi lors de son 8° de finale face à J. C Ferrero. Ce dernier pourtant revenu à un très bon niveau ne put rien faire contre la puissance de celui qui se fait par certains appeler en France Jean Martin De la Poutre.

Il trouve ensuite sur son chemin le tombeur surprise et solide d'Andy Murray au tour précédent, le Croate Marin Cilic, dans ce qui fut un duel de grands. Après un premier set compliqué et de réglage, Del Potro se montre impeccable et quasi expéditif. Il se qualifie pour sa seconde demi-finale en Grand Chelem de l'année après celle jouée et perdue à Roland Garros.

En entrant sur le court Arthur Ashe, c'est Rafa Nadal qui lui fait face mais depuis plusieurs mois, rien n'impressionne le sud-américain. La preuve, la claque qu'il inflige au de nouveau numéro 2 mondial (6-2, 6-2, 6-2) en jouant un tennis de rêve. Pris à la gorge par des prises de balle très tôt dès les premiers coups dans l'échange, l'Espagnol s'incline sur un score sévère certes mais on ne peut plus logiquement.

Sa première grande finale de sa carrière, Del Potro la joue donc contre Federer, le maître du tennis mondial, l'artiste capable de coups venus d'ailleurs comme en demi-finale face à Djoko. (passing réalisé sur un coup entre les jambes et de dos, lui donnant une balle de match).

Le Suisse contrôle le match jusqu'à la fin du second set qu'il perd bêtement au tie-break ce qui fait entrer dans le match Del Potro. Le 4ème set est une quasi copie conforme du 2° avec un Argentin plus solide au tie-break que Federer, pourtant habitué ainsi que spécialiste des moments importants et à tension. 2 sets partout alors que l'on pensait Del Potro abattu par la perte de la 3° manche. C'est la chance de Juan Martin et malgré ses 20 années et son peu d'expérience, il l'a parfaitement saisi. Il breake d'entrée dans le set décisif et ne doutera même pas pour conclure avant de s'effondrer sur le sol new-yorkais, en larmes.

Une victoire en Grand Chelem devant Federer : difficile à réaliser pour un jeune de presque 21 ans disputant sa première finale de Grand Chelem et qui était encore au delà de la 80° place mondiale il y a à peine 3 ans. Il devient le plus grand joueur en taille à remporter un tournoi majeur sous l'ère Open.

Cette ascension fulgurante, il la doit en partie à son coach Franco Davin (qui emmena Gaston Gaudio au succès à Roland Garros). Franco l'a transformé physiquement. Aujourd'hui, sa mobilité malgré sa taille est exceptionnelle, son endurance tout autant.

Possédant deux coups fabuleux (service et surtout coup droit) ainsi qu'une bonne main, il a toutes les qualités du joueur moderne et pour être un futur grand. Del Potro, en conclusion, c'est du très lourd !

Lui qui disait etre meilleur au football il y a quelques temps ne s'est pas trompé de sport...on le rassure !

Publié parNicolas MIKLUSIAK à 00:28 0 commentaires  

Tahri : Ce Bronzé vaut de l'Or


Après s'être immiscé dans la vie des Kenyans en 2004 lors d'un long stage de préparation, le grand Messin Bob Tahri, du haut de son mètre 91, a enfin réussi à s'intercaler entre les hommes des hauts plateaux sur un grand rendez-vous. Ce Mardi 18 Août 2009 restera à jamais dans sa mémoire le jour où il put faire taire ses détracteurs et surtout celui qui lui permit de décrocher son graal : une médaille mondiale.

Avant de s'attarder sur son exploit berlinois qui fit pleurer de joie notre Stéphane Diagana national, attardons nous sur le passé en grande compétition de cet infatigable travailleur, passionné avaleur de kilomètres qui n'a jamais abandonné et qui a bien fait.

30 ans l'âge de la maturité ? Oui...et celui de la consécration !

La Carrière

Ce qu'on ne sait pas ou que peu de personnes savent, c'est que Tahri est l'un des athlètes mondiaux les plus réguliers au plus haut niveau et ce sur déjà une décennie. En effet, il était présent il y a 10 ans aux mondiaux de Séville lorsque Eunice Barber alla chercher l'or à l'heptathlon. Depuis, c'est une succession de places d'honneur en évènements majeurs (5° en 2001 à Edmonton, 4° malheureux à Paris alors que le podium lui tendait les bras dans un Stade de France en fusion, 8° e 2005 à Helsinki, 5° à Osaka il y a deux ans).

Aux JO, il prend la 8° place à Athènes puis la 5° à Pékin voyant le jeune Mekhissi argenté, pour sa grande première...tandis que lui n'y arrive toujours pas. Cette concurrence française l'a surement stimulé pour cette saison 2009 d'ailleurs, comme Renaud Lavillenie a boosté Romain Mesnil à la perche.

Entre temps, il décroche le bronze aux Europe de Goteborg en 2006 après avoir échoué au pied du podium à Munich quatre ans plus tôt.

Un bilan bien maigre compte tenu de son rang et talent. On se dit que ce n'est pas un homme de championnats comme d'autres l'ont été auparavant. Toujours en finale, la réussite, les jambes voire le mental le trahissent pour conclure et "monter sur les boites".

2009 : La Renaissance

Encore meurtri au plus profond de lui-meme par une dénonciation mensongère de pratique du dopage en Juillet 2007, touché en plein orgueil par l'apparition du phénomène Mekhissi, c'est dans l'ombre que Tahri débuta son année, il la finira dans la lumière.

Cet acharné de travail se prépare plus que jamais pour marquer cette année de son emprunte. Avec son coach Jean-Michel Dirringer il avale les kilomètres comme on enfilerait des perles pour se procurer un foncier à toute épreuve. Il progresse en vitesse en enchaînant quelques 1500 m par la suite.

Son premier exploit, il le réalise le 3 Juillet chez lui à Metz en reprenant le record d'Europe de sa spécialité au Néerlandais Vroemen qui le détenait depuis 2005 (8'02''19). Il marque alors son retour au premier plan et se positionne comme l'un des favoris pour Berlin. Il sait qu'il a la référence chronométrique pour rivaliser avec les Kenyans même si cela va vite le jour J.

Le Jour J est le Mardi 18 Aout, le Stade Olympique est en feu, Tahri compte venger Mekhissi (blessé aux abdominaux en série), les Kenyans veulent attaquer : tout est réuni pour une grande course. Nous n'en fumes pas déçus !

Au nombre de 4, les Kenyans emballent la finale dès le départ. Le rythme est effréné, les hommes des hauts plateaux placent des banderilles à tour de rôle et l'écrémage se fait à l'arrière comme pour le peloton du Tour dans une ascension finale sur des pentes alpestres.

Dans le dernier kilomètre, il ne reste que quatre hommes : Koech, Mateelong, Kemboi et Bob Tahri, vaillant et très serein.

A un tour de l'arrivée, c'est la même situation, Tahri peut l'emporter...tout comme finir 4° comme en 2002 à Munich où le scénario était identique. A cet instant, le Messin se dit "Tout sauf 4°" et c'est dans ces moments que l'expérience joue. 200 m encore à courir, Kemboi s'envole en tête même si le grand Bob passe bien la dernière rivière, la 3ème place lui tend les bras...mais il piétine avant l'ultime obstacle se faisant re dépasser par Koech. On se dit alors que ce n'est pas possible, qu'il n'y arrivera jamais...mais trouvant des ressources physiques et mentales incroyables et Koech coinçant, il finit 3° au terme d'un finish haletant !

Résultat : Médaille de bronze derrière Kemboi et Mateelong, record d'Europe explosé en 8'01"18 et les honneurs...enfin ! Le mérite est récompensé et on ne peut qu'être touché.

Cette course dans laquelle on est passé par toutes les émotions en condensé avant d'exulter reste mon émotion des Championnats avec les courses de Usain Bolt et c'est pourquoi, malgré le retard du au travail et aux vacances, j'ai voulu largement la commenter.

Merci Tahri.

PS: Les Championnats, magnifiquement organisés et réussis par les Allemands ont été d'une qualité extraordinaire : des performances, des émotions, des surprises, du public...

L'universalité et la fraternité que génère ce sport vaut bien son titre de Reine des disciplines.

Publié parNicolas MIKLUSIAK à 13:42 0 commentaires  

Petits instants de bonheur

Stade Gerland. Lyon mène 2 à 0 après 25 minutes de jeu face aux belges d'Anderlecht, pour le 3e tour préliminaire de la Ligue des Champions. L'OL pratique un beau jeu, tandis que les bruxellois redoublent de maladresse et d'imprécision.
Alors que la Belgique désespère, Bastos, laissé seul sur son flanc droit, récupère une belle passe de Toulalan. Décalage, frappe. Gerland explose. Bastos vient de marquer un des plus beaux buts de sa carrière, et sonne du même coup le glas pour les belges. Proto, le gardien belge, n'a pu que regarder le ballon venir s'écraser sur le montant gauche avant de faire trembler ses filets. 3 à 0, la messe est dite.


"Allez, Anderlecht, c'est maintenant qu'il faut marquer", désespère le commentateur belge de Club RTL. La réduction du score redonne une minuscule once d'espoir aux belges. Ils en viennent même à dominer.

Puis, sur le côté gauche, le contre lyonnais s'enclenche. Cissokho, Lopez, puis Gomis qui vient finir le travail. 5-1. A ce moment là, silence radio sur la télé belge. L'Olympique Lyonnais vient d'achever le RSC Anderlecht, et de montrer à la France et à l'Europe que le lion n'est pas encore mort.

Le match retour ne sera qu'une formalité, Anderlecht faisant preuve d'une médiocrité rarement vue à ce stade de la compétition.

L'OL est qualifié pour la phase de poules, et l'OL fait de nouveau peur.

Publié parAnonyme à 15:27 0 commentaires